Un schéma directeur pour l’alimentation en eau potable (SDAEP)

Disposer, en quantité suffisante, d’une eau de bonne qualité est un enjeu majeur pour les années à venir.

C’est pourquoi Haute-Corrèze Communauté pilote, pour le compte des communes, la mise en place d’un schéma directeur d’alimentation en eau potable, également appelé SDAEP.

Les objectifs sont multiples :

  • diagnostiquer les installations et réseaux existants
  • identifier les zones à forte tension pour l’accès à l’eau potable en toute saison
  • mutualiser la ressource entre secteurs
  • penser les travaux à une échelle plus globale

Schéma de l’alimentation en eau potable

m3 d'eau mis en distribution chaque année

m3 d'eau perdus dans le réseau chaque année

L’étude

En 2020, Haute-Corrèze Communauté a lancé la procédure de sélection du bureau d’étude. Le groupement ARTELIA – IMPACT CONSEIL a été retenu pour réaliser l’étude du schéma directeur d’alimentation en eau potable (SDAEP).

Dans cette démarche, Haute-Corrèze Communauté s’est adjoint les services du Syndicat de la Diège pour :

  • coordonner et piloter l’étude du SDAEP sur les 3 ans que durera cette mission
  • détecter et géoréférencer le réseau
  • réaliser une cartographie précise et détaillée

Le coût de la prestation du cabinet d’études est estimé à 1 013 694 € HT, subventionné à 70 % par les Agences de l’eau à 10 % par les départements, soit un reste à charge d’environ 200 000 € HT.

Le planning de l’étude 2021-2023

PHASE 1 | ÉTAT DES LIEUX & RECUEIL

Recueil & analyse

  • recueil des données et description du système d’eau potable
  • visite des ouvrages et audit patrimonial
  • analyse de la production, de la consommation, établissement d’indicateurs de la performance du service et du bilan besoin ressources

Sectorisation

  • établissement d’un marché de travaux pour la pose de compteurs de sectorisation
    mission de maîtrise d’oeuvre complète pour la pose des compteurs

Campagnes terrain

  • campagne de mesures de débit, pression et suivi du marnage de réservoir
  • campagne de sectorisation nocturne des fuites
  • modélisation hydraulique en situation actuelle et future
PHASE 2 | SCÉNARIOS DE RESTRUCTURATION
  • étude de scénarios de restructuration de la ressource
  • établissement d’un plan d’action pour la réduction des fuites
  • établissement d’un pré-programme de travaux divers relatifs aux dysfonctionnements mis en évidence lors de l’état des lieux
PHASE 3 | PROGRAMME OPÉRATIONNEL
  • programme opérationnel d’actions
  • réflexion sur les moyens d’exploitation techniques et humains pour gérer le service
  • zonage de desserte en eau potable à l’échelle de chaque commune

Les chiffres clés de l’eau potable sur le territoire

unités de gestion

km de réseaux

ouvrages de stockage

abonnés

L'oeil de l'élu

Jean-François Michon est maire de Lamazière-Haute et vice-président en charge de l’eau et des milieux naturels à Haute-Corrèze Communauté.

En 2012, la communauté de communes du pays d’Eygurande avait lancé une démarche similaire, à plus petite échelle. Qu’est-ce qui avait amené les élus à se lancer dans ce projet ?

Plusieurs facteurs avaient été pris en compte. Nous comptions 6 unités de distribution (UDI) sur notre périmètre et nous voulions réfléchir à l’efficience de notre gestion des réseaux d’eau. De plus, les systèmes étaient anciens, les tuyaux collés résistaient mal au temps et engendraient des fuites. Enfin, nous rencontrions des problèmes récurrents d’acidité de l’eau. Les premiers travaux ont été achevés en 2018. Nous avons réduit les unités de distribution pour mettre en service 3 stations de traitement et de réminéralisation.

Quels sont les bénéfices déjà observés ?

Avant les travaux, Merlines et Eygurande étaient sur deux captages différents, ce qui mettait la commune d’Eygurande en tension lors des périodes de sécheresse. Sans les travaux, le secteur aurait manqué de 30 m3 par jour fin août 2019 ; ce qui aurait engendré des coupures ou des rationnements. Maintenant que la commune est groupée avec Merlines, la ressource en eau est mutualisée et l’approvisionnement garanti.

La station a également permis de réduire la teneur en cuivre des boues de la station d’épuration. Les canalisations sont moins attaquées par l’acidité et nous pouvons éliminer les boues par un épandage agricole classique et non plus une décharge spécifique (économie pour la collectivité).

On comprend mieux l’intérêt d’une telle démarche au vu des tendances climatiques !

C’est effectivement un enjeu majeur. La gestion de l’eau change, il faut s’adapter. Ce qui était valable il y a cinquante ans n’est plus pertinent… Les installations sont vieillissantes, il y aura des travaux à prévoir. Et sans compter les normes de plus en plus exigeantes d’un point de vue sanitaire !